
Retour sur le voyage automnal "Survie dans le maquis corse" made by Barouding : 7 baroudeurs sur-motivés, 1 expert survie en or (Vincent), et une attente de voyage partagée : celle de se dépasser tous ensemble.
Nous vous proposons un récit day by day raconté à travers les yeux de Johan B, afin de vous immerger dans cette incroyable aventure.
Jour 1
Les baroudeurs ayant atterri sur l'île de beauté se découvrent timidement à l'aéroport et font connaissance autour d'un sandwich pris sur le pouce. Ils sont ensuite transférés vers Piedicroce, un petit village corse situé à 900 mètres d'altitude. L'ambiance est à la rigolade et déjà des amitiés se forment. Très hétérogène, le groupe semble être comme animé par ce qui l'attend : 4 jours en plein maquis corse avec un seul but, survivre loin du confort de nos sociétés modernes.
L'expert survie, Vincent, arrive en fin d'après-midi pour briefer tout ce beau monde et nous expose quelques règles de sécurité essentielles.
La nuit tombant bien rapidement, nous passons à table pour déguster un bon repas corse. Les vives discussions spéculent sur le programme qui nous attend ! Allez, au dodo.
Jour 2
De bon matin, nous nous rendons au pied du Col de Prato après avoir parcouru quelques kilomètres sur les routes sinueuses corses.
Vincent nous fait découvrir une jolie chapelle antique avant de débuter notre ascension. Et c’est parti pour un trek de 02h30 d’un dénivelé positif de 700 mètres.
Arrivés sur le lieu du bivouac, à 1600 mètres d’altitude, nous grignotons une des portions de ravitaillement cuisinée par la femme de Vincent. Un bon réconfort avant de commencer une étape fatidique mais très ludique : la création de nos abris pour nous protéger de l’environnement hostile (froid, animaux, pluie...).
Le groupe de 7 baroudeurs est divisé en deux binômes et un trinôme. Il est temps de trouver un endroit stratégique, une base solide sur laquelle s’installer. Des vestiges construits par l’homme, des cavernes naturelles, tout est bon pour se protéger et passer la nuit en toute sécurité.
Le chantier commence : branches d’arbres en guise d'armatures pour le toit, ficelles pour consolider le tout, feuillages pour diminuer l’impact du vent et de la pluie, sacs poubelles remplis de feuilles pour s’isoler du sol, rester au sec et ajouter un peu de confort, car à cette altitude, le froid se ressent très bien, surtout à cette période de l’année ! Il ne reste plus qu’à se créer un espace pour faire un bon feu salvateur et former une réserve de bois pour l’alimenter une fois la nuit tombée.
Le climat, très instable, change du tout au tout en quelques secondes. De grand soleil, une épaisse brume grisâtre envahit le paysage…
Quelques heures de travail plus tard, nos abris sont prêts !
Le soleil se couche doucement, il est temps de nous rendre à une source d’eau naturelle, la source de Fiumatto, pour ravitailler nos bouteilles d’eau qui en ont bien besoin. Nous passons en mode nuit, lampe frontale autour de la tête, prêts à affronter la nuit noire loin de toute pollution visuelle.
Problème : nous nous égarons en tentant de prendre un raccourci après un cours de cartographie ! Nous faisons donc un énorme détour qui nous fera rentrer au bivouac à 23h, affamés.
Nous tentons d’allumer nos feux de camp mais c’est loin d’être simple : humidité à 90% et bois trempé n’aident guère le feu à prendre. Vincent nous transmet quelques conseils qui nous permettront de rapidement avoir le luxe de réchauffer notre nourriture, avant d’aller doucement nous coucher. En pleine nature, l’heure du coucher se fait naturellement, au gré du soleil et de la lune.
Jour 3
02h40, coup de sifflet qui nous arrache de notre sommeil. Vincent, hurlant et nous demandant de le rejoindre très rapidement. Nous arrivons devant son abri, et il nous donne une leçon essentielle : en survie, il n’y a pas de nuit de 8h. Pour ne pas entrer en hypothermie, il est préférable d’entamer des cycles de sommeil courts.
Nous retournons nous coucher avant d’être à nouveau arrachés de nos lits précaires à 05h30. Quelques étirements, et il est déjà l’heure d’entamer une randonnée nocturne surprise. Vincent nous emmène quelque part, nous ne savons pas où. Le chemin est escarpé et la pente raide, le vent est froid.
A 06h, nous arrivons au sommet du San Petrone, sur le toit de la Corse, à 1765 mètres d’altitude. Nous allons admirer le lever de soleil, qui s’annonce grandiose.
Lorsqu’il pointe enfin le bout de son nez, sa chaleur nous envahit et nous petit-déjeunons paisiblement devant un spectacle qui nous laisse sans voix.
Quelques instants après, nous rentrons au camp. Nous apportons des améliorations à nos abris pour avoir moins froid (la nuit précédente a été rude) et créons du savon naturel à base de cendre et de résine de pin avant de se rendre à la source pour faire un brin de toilette. Pas de ravitaillement ce midi, l’idée est de ressentir la faim pour plus d’immersion. Vincent nous promet cependant un bon repas le soir venu, l'un de ses amis est censé nous ravitailler au cours de la journée.
Ensuite arrive un atelier “noeuds”, où nous apprenons des alternatives au noeud habituel qui est loin d’être le plus efficace !
Puis un atelier piège, pour attraper divers petits animaux. Ce cours n’ayant qu’une visée pédagogique, nous détruirons le piège sans tenter de l’utiliser avec de vrais animaux. La nuit tombe doucement sur la Castagniccia. Notre esprit, affaibli par la faim, ne pense qu’au bon petit plat qui nous attend.
Soudain, la personne qui devait nous ravitailler fait part d’un problème et annonce qu’elle ne pourra pas honorer son contrat ! Nous nous retrouvons donc sans nourriture.
Aucun risque pour notre santé, mais la faim nous mine le moral. Nous faisons un grand feu de camp et partageons quelques restes, soudés. Un beau moment de partage et de solidarité pour les baroudeurs qui font face à cette contrariété tous ensemble.
Vincent nous dispense un cours sur les moyens d’échapper à un enlèvement. Cet atelier prépare une prochaine animation, le “Evade & Escape”, qui vise à reproduire certaines situations de stress dans le cas d’un enlèvement par des ravisseurs.
Jour 4
Le jour se lève, nous avons été ravitaillés ! Après 24h sans manger, nous pouvons crier “hourra” !
Un bon petit-déjeuner plus tard, nous apprenons à créer un autre type de piège, à faire du feu sans briquet et certaines commodités pour améliorer notre bivouac. Une journée plus ou moins routinière qui ne nous préparait pas du tout à la nuit suivante...
A 22h30, le camp s’endort doucement. Pas pour longtemps.
Jour 5
00h. Réveil en trombe par un puissant coup de sifflet. Nous devons faire des squats et des jumping jack. L’idée est d’échauffer le corps efficacement. Nous retournons nous coucher.
Quelques minutes plus tard, nous sommes à nouveau réveillés par un coup de feu de 9 mm ! (arme à blanc, pour des raisons évidentes de sécurité). Il s’agit d’une simulation d’enlèvement. Mon coéquipier et moi nous faisons ligoter à un arbre, en pleine nuit noire, sous une pluie fine. Nous nous faisons sauver par une baroudeuse ayant réussi à s’enfuir. Elle coupe nos liens et nous voici en train de courir dans la forêt en évitant les faisceaux lumineux de nos “ravisseurs”.
Tous les baroudeurs cherchent un moyen de fuir. Certains y parviennent, d’autres non. Certains courent, d’autres vont à l’affrontement. Une simulation très réaliste qui aura bien amusé tout le groupe.
Puis nous retournons nous coucher. Avant de bien évidemment nous faire réveiller à nouveau à 04h30. Les instructions sont claires : vous avez 10 minutes pour prendre vos affaires, détruire vos abris sans laisser de traces et fuir près d’un lieu stratégique. Vous agissez en binôme. Les autres binômes et trinômes sont désormais vos ennemis, vous devez les fuir.
Nous partons ainsi dans la forêt, éclairés par la seule lueur de la pleine lune. Ce calme olympien est aussi dérangeant que beau. Le vent glacial nous prend à la gorge, il faut vite trouver un abri et faire du feu. Nous y parvenons quelques minutes après.
Nous attendons le coup de sifflet qui marquera la fin de l’animation. 4h plus tard, toujours rien. Quand soudain ! On l’entend ! On se précipite gaiement vers le point de ralliement, c’est fini.
S'enchaîne ensuite un atelier secourisme, très utile pour sauver des vies. Puis un atelier pour filtrer de l’eau avec quelques éléments naturels, un chiffon et une bouteille d’eau.
Il est déjà l’heure de rentrer à l’auberge, à Piedicroce. Nous nous arrêtons manger dans un refuge de haute montagne et entamons une descente certes magnifique mais très physique.
2 heures plus tard, nous arrivons ! Petit débriefing avant d’aller déguster une pizza bien chaude dans un village authentique corse d’une trentaine d’habitants, Carcheto. L’ambiance est chaleureuse, loin de l’individualisme que l’on connaît dans nos villes. Cela donne du baume au coeur. Nous allons finalement nous coucher, heureux de retrouver les plaisirs d’une douche chaude et d’un lit douillet.
Jour 6
C’est déjà l’heure de rentrer sur le continent ! Nous arrivons à l’aéroport, certains baroudeurs ont leur vol le matin, d’autres l’après-midi. Tout le monde échange ses coordonnées, un peu nostalgique, et se promet de recommencer très bientôt, encore euphorique d’avoir vêcu de vrais moments de partage humain. Une aventure qui restera gravée pour longtemps.
Un grand merci à Aurélie, Jérémy, Benoît, Sylvain, Simon, Julien et Vincent, pour leur authenticité, leur courage et leur bonne humeur. Un beau voyage Barouding dont nous sommes fiers.
Et vous ? Vous partez à l’aventure ? Découvrez nos beaux voyages ici !